Chez les jumeaux

Étrangement, même s'il était en train de se disputer avec son frère à ce moment-là, Charlie avait entendu Elya avant que celui-ci ne parte. Charlie souhaitait que le jeune homme blond reste avec eux... et il ne pouvait pas se sortir de la tête cette idée ! Il voulait absolument rester avec lui ! Bon, il n'était pas si ignorant non plus ; il se doutait bien qu'une fois qu'ils atterriront sur Spira, Elya rentrerait chez lui, et ils devront le laisser. Mais Charlie ne perdait pas espoir ! Peut-être que, lorsqu'ils voyageront ensemble, Elya s'attacherait encore plus à eux et changerait d'avis. On ne savait jamais ! C'était donc à cette idée que le grand homme s'accrochait désespérément. Io tenait aussi à mieux connaître Elya. Alors que Sean... ne partageait pas du tout le même point de vue. Elya pouvait partir, ça ne le dérangeait pas plus que ça... Mais son frère était tellement insistant, c'était pénible...

Mais quittons (une nouvelle fois) les jumeaux pendant un instant, et revenons-en au soir de la même journée, à l’hôtel. Arrivé devant la chambre d’Elya, Honest fut surpris en entendant le dessin animé. Il regarda ensuite le jeune homme s’empresser d’éteindre la télé, fronçant les sourcils sans rien dire. Était-il en train de juger Elya, et est-ce qu’il s’en fichait ? Qui sait ? Il ne laissait rien paraître, en tout cas. Une fois la télévision éteinte, le jeune homme fit part de quelque chose au docteur, et ça, ça le surprenait aussi ! Le "monsieur" qu’Honest ajoutait devant son prénom le dérangeait… ?

« Oh ? Je ne savais pas comment vous appeler, puisque vous n’avez pas de nom de famille. C’est bien le cas de tout le monde sur Spira, si mes sources sont correctes ? Enfin… D’accord, si ça peut vous rassurer, je vais vous appeler, juste "Elya". Ça vous va ? Ou vous préfèreriez que je vous appelle d’une autre façon ? »

L’homme regarda un instant Elya qui s’était assis, attendant sa réaction, avant de s’assoir à son tour.

« Non, ne vous embêtez pas à me donner quelque chose à boire ou à manger, c’est déjà fait de mon côté ! » continua-t-il de répondre. « Et puis, je ne veux pas non plus vous dépouiller de tout ce que vous avez… »

Le docteur regardait la chambre d’hôtel, la trouvant plutôt sympathique. Mais il avait laissé peut-être un peu trop de silence entre sa dernière phrase et maintenant, il fallait reprendre la parole !

« Qu’avez-vous prévu pour la suite, allez-vous tenter de rentre sur votre monde ? » Un nouveau silence. Honest soupira, puis reprit : « Bon, je ne suis pas venu pour de simples discussions, mais j’imagine que vous vous en doutez, Elya ? »

Il s’arrêta encore une fois, et réfléchit un instant. Il y avait bien un sujet qu’il voulait aborder… mais c’était encore un peu trop tôt. Elya ne devait pas encore lui faire assez confiance pour ça ! Il allait devoir attendre, et trouver le bon moment plus tard. Si celui-ci arrivait un jour… À la place, Honest demanda :

« Elya, savez-vous pourquoi je vous ai repris ce matin, lorsque monsieur Sean est arrivé ? »

Oui, il appelait Sean avec "monsieur" devant aussi, au lieu de son nom de famille ! … et ce n’était pas du tout parce que le narrateur de ce rp n’avait pas trouvé de nom de famille aux jumeaux… !

Comment ça, on savait à qui on appartenait ? Qu'est-ce qu'Elya pouvait bien vouloir dire avec ça... ? Honest était confus. Que se passait-il, lorsque deux personnes avaient le même prénom, alors ? Les gens ne feraient que les confondre. Et les papiers officiels ? Comment savoir quoi appartient à qui s'ils portent le même prénom, sans nom de famille pour les différencier... ? Le docteur n'eut pas le loisir de poser ses interrogations, Elya reprenait la parole, et ce qu'il disait valu à Honest de hausser un sourcil. Le jeune homme disait qu'il arrivait à gagner son propre argent... Mais l'homme au chapeau semblait sceptique, là. Il garda cependant le silence ; impossible de savoir ce qu'il pensait vraiment...

« Vos deux amis me l'ont dit, vous les aviez mis au courant n'est-ce pas ? » répondit Honest à la dernière question d'Elya. « Ce n’était pas une information confidentielle, j’espère ? »

Ce serait un peu raté de garder ça secret sinon, puisque plusieurs personnes étaient déjà au courant… Puis, face à la demande de précision de la part d’Honest, Elya semblait confus. Il n’avait pas l’air de comprendre où le docteur voulait en venir, et il ne répondait du coup pas du tout à la question. Honest soupira.

« Non, monsieur Sean n’est pas mon ami. » dit-il, après que le jeune homme avait fini de parler. « Ce matin, lorsqu’il est venu vous trouver, vous n’aviez pas hésité à le menacer, comme vous l’aviez fait avec l’infirmière encore plus tôt, et que ce soit elle ou votre ami, tous les deux ont exprimé de la crainte à votre égard. Pourquoi ressentez-vous le besoin d’intimider les personnes autour de vous ? »

La question était un peu plus directe, peut-être que cette fois-ci, Elya allait pouvoir lui répondre plus facilement. Il allait devoir mieux formuler ses questions à l’avenir, s’il voulait obtenir de meilleures réponses du jeune homme…

* * *

Plusieurs semaines passèrent, durant lesquelles Honest prit souvent le temps de rendre visite à Elya, pour tenter d'essayer de le comprendre au mieux et l'aider à mieux se comporter avec d'autres personnes. À moins que le jeune homme le cachait très bien... Honest avait bien l'impression qu'il s'était amélioré ? Ou en tout cas, il sentait qu'une certaine confiance s'était établie, depuis la première fois où ils s'étaient parlé.

Et aujourd'hui, Honest sentait que le moment était le bon ! Il allait pouvoir parler du souci principal d'Elya, avec le principal concerné ! Ainsi, il avait donné rendez-vous au jeune homme en début d’après-midi, dans sa chambre d’hôtel, comme d’habitude. Après les salutations et un commentaire peu important sur le fait qu’il pleuvait aujourd’hui… Le docteur se lança !

« Je voudrais revenir au moment de votre visite à l’hôpital, un détail m’avait inquiété… Oh, mais, rassurez-vous ! Vous n’êtes pas malade ou quoi que ce soit, vous n’êtes pas du tout dans un danger immédiat, ne paniquez pas ! » Pas sûr que ça ait l’effet escompté… Enfin, il laissa un petit silence le temps qu’Elya réagisse à tout ça, avant de finir par une question : « Est-ce que quelqu’un vous a fait du mal par le passé, Elya ? De façon régulière ? »

La bonne humeur d'Elya n'avait pas échappée à Honest, et elle le confortait dans l'idée qu'il avait choisi le bon jour pour aborder ce sujet délicat ! Voilà qu'il avait parlé, et il déchanta bien vite en constatant le changement d'attitude chez le jeune homme. Oh non... Quelle erreur ! Il regrettait, à présent. Elya semblait soudainement plus triste, et ça n'allait être que plus difficile d'essayer de lui parler, à présent... Le jeune homme répondit, et le docteur en profita pour analyser ses paroles à toute vitesse.

Si d'abord Elya évitait la question, il finit par y répondre... du moins, ce fut ce qu'Honest supposa, puisque son patient n'avait pas confirmé ou infirmé sa situation avec une réponse très claire. Sous-entendait-il que oui, lorsqu'il parlait de son frère l'éduquant ? Ou Honest se faisait-il des idées, et en réalité, le jeune homme n'avait rien voulu dire de spécial en prononçant cette phrase ? Dans les deux cas, la suite n'avait pourtant rien de surprenant. Si son frère était bien le coupable dans tout ça, rien n'empêchait Elya de se dire qu'il voulait absolument le rejoindre. Une dépendance... Honest connaissait très bien ce genre de cas. Il savait comment ça se passait.

Elya avait fini de parler, et Honest se retrouvait à présent à devoir répondre. Il réfléchit pendant un court instant, essayant de ne pas laisser un trop grand silence se dérouler avant qu'il ne reprenne la parole ; il fallait tout de même qu'il ne dise pas n'importe quoi, s'il voulait apaiser Elya, et peut-être au moins tenter de ne pas perdre toute sa confiance... Il affichait à présent une mine peinée.

« Oh, pardon Elya, je n'aurais pas dû aborder ce sujet. »

Nerveusement, le docteur glissa une main dans une de ses poches, et ne sembla pas vouloir la ressortir. Et s'il faisait mine de ne pas du tout avoir repéré d'allusions dans les paroles d'Elya... ?

« Votre frère doit être un chic type pour s'être occupé de vous quand vos parents ne pouvaient pas le faire. N'a-t-il pas voulu vous accompagner lorsque vous avez traversé le portail pour atterrir sur ce monde ? »

Voilà ! On ne parlait plus du sujet qui fâche ! Hélas, ce ne serait certainement pas suffisant pour calmer Elya. Qui sait ce qu'il pourrait choisir de faire. Honest ne paraissait pas des plus sereins, et il gardait sa mai' dans sa poche, déterminé à ne pas la retirer, tant qu'il ne se sentirait pas plus confiant.

Honest écoutait toujours ce que disait Elya, plus ou moins attentivement. Il ne comprenait pas tout, mais ce n’était peut-être pas le moment de poser des questions pour avoir plus d’informations sur tout ça… du moins, pas tant qu’Elya ne se sera pas un peu calmé. Le docteur n’était toujours pas rassuré, et, gardant sa main dans sa poche, il fixait le jeune homme qui venait de s’assoir. Il semblait plus calme… mais il n’en était pas moins étrange. Le voilà qui posait des questions à l’homme à lunettes.

« Je n’ai pas- » eut-il à peine le temps de répondre, avant de se faire plaquer au sol.

Qu’est-ce qu’il venait de se passer, exactement ? C’était allé si vite ! Elya avait renversé la table et sauté sur Honest à toute vitesse, si bien que ce dernier n’avait pas du tout eu le temps de comprendre, ni de réagir ! Si le psy savait à présent que le jeune homme avait l’habitude de se battre, il ne s’était pas attendu à ce qu’il soit aussi rapide… Honest ne pouvait même pas bouger, et le jeune homme lui bloquait sa main qu’il avait gardée en poche. Son seul moyen de se défendre… Il allait devoir trouver un moyen de se dégager, et ce, sans trop brusquer Elya…

« Elya, je ne vais pas vous blesser. Je n’ai ni couteau, ni pistolet dans ma poche. » commença calmement Honest. Il lui fit un sourire qui se voulait rassurant et encourageant, mais on pouvait clairement voir qu’il était assez effrayé. La main dans sa poche bougeait, comme s’il manipulait quelque chose, et il continua : « Voilà ce que je vous propose ; laissez-moi sortir ma main de ma poche tout doucement, avec ce que j’ai à l’intérieur, et vous pourrez voir que ce n’est pas une arme. Mais il va falloir que vous lâchiez mon poignet… Qu’en dites-vous ? Est-ce que vous me faîtes confiance, Elya ? »

Oh non... Voilà qu'Elya venait de sortir un couteau avec lequel il menaçait Honest. Entre la sensation de la lame froide sur sa gorge, et le genou contre sa poitrine qui lui faisait mal, le docteur n'était pas du tout en très bonne posture. Mais il y avait une bonne nouvelle ! Elya avait lâché sa main, ce qui signifiait qu'il pouvait enfin se défendre ! ... en théorie. Parce qu'il y avait une mauvaise nouvelle aussi, et c'était ce couteau posé sur sa gorge. Honest ne voyait pas très bien dans cette position, est-ce que le jeune homme utilisait ses deux mains pour bien tenir son arme... ? Si c'était bien le cas, ça serait impossible de le lui faire lâcher facilement. Bon... Deux, non, trois choix s'offraient à l'homme à lunettes... Mais aucun d'entre eux n'offrait d'issue cent pourcents positive où il pourrait repartir sans être blessé... Ou ne pas repartir du tout.

Soit, Honest changeait d'avis, et refusait de montrer ce qu'il avait en poche à Elya. Mais ce dernier n'apprécierait sans doute pas ce changement d'avis, et ne réagirait peut-être pas très bien. Soit, Honest sortait ce qu'il avait dans la poche et s'en servait immédiatement pour se défendre ! Mais l'effet ne serait pas immédiat... Et Elya aurait tout le temps du monde pour réagir comme il le voulait, sachant que le docteur ne pouvait pas se cacher quelque part en attendant. Il ne restait plus qu'une seule solution... Honest sortait ce qu'il avait dans la poche, mais ne s'en servait pas, et à la place prendrait le temps de lui expliquer pourquoi il se promenait avec ça... Peut-être que le jeune homme se montrerait compréhensif... En tout cas, ça paraissait être la solution la moins risquée.

L'homme à lunettes commença donc à faire sortir tout doucement la main de sa poche, en évitant de faire des mouvements trop brusques. Un collègue lui avait une fois conseillé de s'équiper d'un taser, qui serait bien plus efficace, mais Honest avait refusé ; il jugeait ce genre d'appareil un peu plus dangereux, surtout que dans la panique, l'homme était certain qu'il ne saurait pas doser ses tirs... Une autre personne lui avait dit en plaisantant qu'il devrait mettre une bande annonce dans sa poche, pour la faire regarder aux patients et les déconcentrer, mais Honest n'avait jamais saisi le sens de cette blague... ! Ce qu'il avait là n'était pas le plus pratique, ni forcément le plus éthique... Mais au moins, il ne pouvait pas se tromper sur les dosages, puisqu'il les préparait à l'avance avant de voir ses patients. Ainsi, Honest sortit de sa poche, une seringue.

« C'est... C'est un calmant. » expliqua l'homme, alors qu'il tenait fermement l'objet. « J'ai... déjà eu affaire à des patients un peu plus agressifs que d'autres, c'est la solution que j'ai trouvé pour les maîtriser. »

Enfin, quand il était dans son bureau, il pouvait rapidement filer à la porte et la fermer derrière lui en attendant que ça fasse effet. Là, ça aurait été un peu plus compliqué de l'utiliser...

Bien qu’il fût soulagé d’être libéré de la menace d’Elya et de pouvoir se lever, Honest avait l’air déçu, et blessé par le comportement du jeune homme. Il le regarda à peine, semblant être ailleurs, alors qu’il remettait la seringue dans sa poche.

« Très bien. » fit-il d’un ton monotone, avant de rassembler ses affaires et de sortir de la chambre sans dire au revoir.

Et il referma la porte derrière lui, laissant Elya seul. Si ce dernier sortait maintenant, il ne recroiserait pas le docteur, qui semblait déjà être sorti de l’hôtel, pour partir on ne sait où. Peut-être était-il retourné à l’hôpital, mais c’était difficile à dire… Si Elya sortait de la ville, il pourrait constater qu’il n’y avait pas du tout de monstre à ses alentours, sans doute déjà chassés par des aventuriers de passages et des soldats. Par contre, dans la forêt de Timber, c’était autre chose ! Un garde forestier avait aperçu le jeune homme au lieu et lui avait fait signe.

« Excusez-moi, j’aurais besoin d’aide ! »

La forêt, qui avait brûlé en partie il y a quelques mois déjà, commençait à peine à reprendre du poil de la bête, mais ce n’était pas encore ça.

« Il y a des monstres qui se promènent dans les zones qui n’ont pas été touchées par l’incendie. Est-ce que vous pourriez nous aider à les abattre ? » continua le garde forestier. « Par contre, j’ai entendu des rumeurs qu’un gros monstre se trouvait dans les parages, soyez prudents. Mais je pense que vous l’entendrez venir ! »

Les monstres de la forêt n’étaient pas particulièrement agressifs ni résistants, pas de quoi justifier un combat avec des statistiques… ! Pas de trace du gros monstre, peut-être que ça n’avait été qu’une rumeur lancée par un petit plaisantin ! Il n’y avait même pas de bruissements suspects ou quoi… Ah tiens ? Si… quelque chose s’approchait… Une chose mystérieuse, inquiétante, et ! Ah, non, c’était juste Charlie, en promenade dans la forêt…

« Elya ? » lança-t-il lorsqu’il reconnut le jeune homme. Il avait l’air surpris. « Vous vous promenez aussi ! Je pensais que vous aviez rendez-vous avec le docteur, aujourd’hui… »

Charlie fit une grimace en disant "le docteur". Non, il n’aimait toujours pas Honest d’avoir passé autant de temps avec Elya ces derniers temps !

Honest était parti précipitamment ? Charlie ne pouvait n’être plus content que ça ! Il en souriait même…

« Ah, tant mieux ! Euh ! Non ! Ohlàlà, il est vraiment bizarre ce docteur, hein Elya ? Il n’a même pas l’air de vouloir vous soigner et il vous laisse en plan comme ça ! Vous êtes sûr que vous l’aimez bien ? »

Il ne se cachait même plus, il ne l’aimait pas ce monsieur Lambda, et il le faisait savoir, à présent ! Cela dit, il ferait sûrement bien moins le malin s’il se retrouve à côté de l’homme à lunettes… C’était facile de dire tout ça lorsque l’intéressé n’était pas présent ! Comme Elya paraissait étonné de voir l’un des jumeaux se promener ici, Charlie se mit à expliquer ce qu’il faisait là :

« J’ai voulu m’entraîner sans que personne ne me voit, comme ça je peux lancer des bzzt à tout va sans blesser personne ! » Si le jeune homme blond avait encore un doute sur l’identité du jumeau, ces paroles-ci devraient dissiper le brouillard ! « Ah, c’est vrai, j’ai donné un nom à mes attaques électriques maintenant ! Je les ai appelées bzzt, parce que… ben, ça fait ce son là… et puis je n’avais pas beaucoup d’idée ! »

Charlie paraissait surpris qu’il y avait un gros monstre dans les environs.

« Ah bon ? Personne ne m’a rien dit, à moi… » dit-il, perplexe. « Oh, vous croyez que c’est moi qu’il a pris comme un gros monstre ? Oh non… D’accord, je sais que je suis grand, mais quand même ! Il ne faut pas trop exagérer ! »

Et l’homme continua à parler… Il ne s’arrêtait pas ! Il racontait tout, mais surtout n’importe quoi ! Il annonçait avoir trouvé un écureuil dans la forêt plus tôt, et l’animal n’arrêtait pas de venir sur sa tête, comme s’il cherchait un truc ! Charlie était sûr qu’il cherchait un chapeau sous lequel se cacher, mais comme l’homme n’en avait pas, le rongeur était parti, déçu. Il allait commencer à raconter une autre de ses histoires farfelues quand, subitement, des bruissements se firent entendre près d’eux. Charlie se tut enfin pour les écouter. Ça avait l’air d’être une grosse bête… Il regardait partout, mais elle semblait bien cachée entre les branchages et feuillages non brûlés de cette section. Soudain, Charlie pointa quelque chose du doigt. Une fourrure blanche apparaissait vaguement entre les arbres…

« Regardez Elya ! On dirait un chien. Il se serait perdu ? »

La voix de Charlie brisa le silence de leur côté, et ça, l’animal inconnu l’avait bien entendu. Un tonnerre de branchages et feuilles s’abattit sur eux, lorsqu’un énorme chien sortit de sa cachette, cherchant à abattre sa patte sur Charlie, qui recula à temps pour l’esquiver. Enfin, un chien… c’était vite dit.

« Oh, c’est le chien le plus moche que je n’ai jamais vu… » annonça Charlie, déçu.

Bon, c’était évidemment un monstre, et il était assez gros. Pas de doute à avoir, c’était ce dont le gars parlait plus tôt ! C’était bizarre quand même, il n’avait pas du tout l’air de venir d’ici…

Un bandsnatch apparaît ! Impossible de savoir s'il veut jouer ou vous dévorer, mais dans tous les cas, il est trop brute pour qu'il ne fasse pas de dégâts...

Charlie n’avait pas la moindre idée de ce qu’il s’était passé avec Honest… Mais, dans son esprit, une chose était sûre ; c’était la faute du docteur ! S’il était censé aider Elya et que ça ne marchait pas, évidemment que c’était sa faute ! Le grand homme était tenté d’aller le retrouver pour lui dire le fond de sa pensée, mais ça ne plairait sûrement pas à Sean, tout ça… En passant, en parlant de son frère, il fallait savoir que, non, Sean n’était pas du tout au courant que Charlie était parti dans la forêt, puisqu’il était encore en train de travailler à cette heure-ci.

« Tout ira bien, Sean ne va pas s’inquiéter ! » répondit Charlie, preuve que malgré son regard tourné vers le chien, il avait entendu Elya parler ! … Bon, c’étaient les seules paroles qu’il avait réussi à prononcer avant de se faire attaquer par le vilain animal, mais même ! Ça comptait !

Les voilà maintenant en face de cet affreux cabot, mais Charlie ne semblait pas particulièrement effrayé pour autant.

« C’est bien ! Je vais pouvoir m’entraîner pour de vrai avec mes bzzt ! Sur une vraie cible ! » dit-il joyeusement.

Il paraissait plutôt bien trop content de taper sur quelque chose, enfin… taper avec de la magie. Façon de parler ! Il avait de voir si c’était vraiment efficace. Peut-être qu’ensuite il pouvait envoyer un petit bzzt sur Honest, pour le punir d’être un mauvais docteur ! Euh… Bon, il devait d’abord se concentrer sur ce qu’il se passe devant ses yeux… Le chien tirait la langue, et il bavait. C’était dégoûtant, en plus d’être moche !

« Elya, on dirait qu’il veut nous lécher… C’est sûrement pour nous goûter avant de nous manger après ! »

Hors de question de finir dans l’estomac d’un chien moche !

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Action de Charlie :

Bzzt(s) !