Grise mine

Arthur s'était raidi en entendant Joan affirmer qu'il n'était pas humain... Pourquoi en venait-il à cette conclusion ? L'homme s'offenserait presque... Il se contenta seulement de regarder Joan en fronçant les sourcils, sans rien dire. En tout cas, il put en apprendre plus ceux qu'il avait décidé d'accompagner sans vraiment y réfléchir sérieusement... Le jeune voulait retrouver des personnes qui l'attendaient au Village Glaçon, et tout ce petit monde avait été enlevé par une organisation qui ne les avait pas traités de façon très sympathique, devinait Arthur... Et il était visiblement arrivé certaines choses en particulier au jeune homme... Le grand blond évita de commenter ce que venait de dire Irga, il avait remarqué que Joan s'était agité à côté de lui, très certainement à cause de cette révélation, et il ne voulait pas en rajouter une couche...

Puis tout s'accéléra avec l'intervention des "chiens enragés", ces derniers leur prirent tout, Joan annonçant qu'ils n'avaient plus rien à leur donner.

« T'es sûr de ça ? Vide un peu tes poches, gamin ! » lança la jeune femme.

Enfin, jeune femme... Elle était, quand même, clairement plus jeune que Joan. Et elle avait une bonne audition d'ailleurs, puisqu'elle avait entendu ce que le jeune homme avait glissé discrètement à Arthur...

« Ça, c'est ce que tu crois ! Tu pensais vraiment qu'on était des amateurs et qu'on aurait rien préparé ? Tu nous sous-estimes ! Ils pourront toujours courir pour nous choper à l'atterrissage ! »

Mais elle n'annonçait pas comment ils s'y prenaient pour ne pas se faire attraper si facilement... Peut-être qu'elle bluffait pour leur faire perdre tout espoir de s'en sortir ! Arthur n'en croyait pas un mot, en tout cas. Il essuya le petit filet de sang qui avait coulé de sa bouche après s'être fait frappé, puis se rassit sous les ordres de cette jeune tyrannique, bien déterminé cette fois-ci à ne pas se faire frapper une deuxième fois. La panique dans la pièce se calma légèrement, mais plusieurs membres du groupe des Chiens Enragés restèrent dans la pièce, surveillant ceux qui s'y trouvaient et menaçant ceux qui s'agitaient trop. Mais ils n'interdisaient pas aux gens de parler, tant qu'ils ne complotaient pas un plan diabolique pour les arrêter ! Ce qui avait, quand même, peu de chance d'arriver...

« Est-ce qu'ils font partie de cette organisation qui vous avait capturés ? » demanda Arthur à Joan et Irga.

Il n'avait absolument pas essayé de baisser la voix ou quoi que ce soit... Un des Chiens lui avait lancé un de ces regards, mais n'avait pas vraiment agi. Ni le fameux Albin, ni la femme n'était restés. Les deux avaient disparu on ne sait où dans le vaisseau.

Arthur remarqua assez rapidement qu'ils faisaient sortir certaines personnes par petits groupes. Elles revenaient plus tard, parfois tous étaient là, et d'autre fois certains membres du groupe manquaient à l'appel... Une femme, accompagnée de deux enfants, était revenue sans eux, et elle pleurait sans s'arrêter. Finalement, ce fut au tour de Joan, Irga, Conan et Arthur de sortir... Ils parcoururent un moment les couloirs, surveillés par plusieurs des Chiens, avant d'entrer dans une pièce où les attendaient... la jeune, et Albin ! Dedans, c'était le bazar : plein de caisses renversées, une grosse barre de fer très certainement très lourde sur le sol... Malheureusement, à moins de pouvoir la soulever, il n'y avait rien qui pourrait faire office d'arme par ici... La jeune femme les accueillit avec un grand sourire, puis montra les caisses du doigt.

« Vous avez mis un certain temps avant d'arriver ! Enfin, maintenant que vous êtes là, faites vite, ramassez-moi ces caisses et empilez-les correctement, et que ça saute ! Une fois que ça sera fait, vous pourrez aller vous reposer ! »

Qu'est-ce que c'était que cette demande bizarre... ? Est-ce qu'ils demandaient à tout le monde de faire du rangement comme ça ? Ou peut-être qu'ils les testaient, d'une façon ou d'une autre. Arthur avisa des traces de sang assez importantes, qui étaient plus ou moins cachées par les caisses. C'était définitivement bizarre...

« Faites bien ce qu'ils disent. » lança Arthur à Joan et Irga. Le dire à Conan, ce n'était pas la peine. Il avait déjà commencé à le faire... « J'ai bien l'impression qu'ils ne nous laisseront pas ressortir en un seul morceau si on ne fait pas ce qu'ils disent... »

Sinon, comment expliquer que certaines personnes qui étaient parties ne sont jamais revenues... ? Peut-être qu'elles étaient parties dans leur chambre, puisque visiblement, ils avaient le droit de partir se reposer après avoir travaillé ici. Mais pour ce qui était des deux enfants, c'était moins probable...

Les caisses étaient très lourdes, qu'est-ce qu'ils avaient mis dedans ? Ce n'était pas vraiment un problème pour Arthur ou même Conan de les porter... En faisant un effort, Joan pourrait les soulever aussi. Quant à Irga, ça devrait aller aussi ! En espérant qu'ils les laissent tranquilles après ça, au moins pendant un moment... Pour l'instant, dès que l'un d'eux avait posé une caisse à un endroit, ils leur disaient de la reprendre et la reposer ailleurs. C'était... Un test comme un autre, on va dire...

Arthur surveillait Joan du coin de l’œil. Il questionnait la jeune fille sur l’utilité de cette action, et protestait un peu aussi... L’homme n’aimait pas particulièrement ça, il s’attendait à ce que l’un des Chiens Enragés se dise d’un seul coup "Tiens, c’est vrai tout ça, finalement, on a pas besoin de toi !" et lui fasse subir la même chose qu’aux autres qui ont laissé ces traces de sang sur le sol. Heureusement, ils n’en firent rien. Albin regardait en direction de la jeune femme, attendant un ordre, mais elle secoua seulement la tête, l’air amusé. Quant aux autres hommes, deux qui gardaient l’entrée… Eh bien, ils n’écoutaient pas, et ne semblaient même pas faire attention à ce qu’il se passait dans la pièce… Des gardes terriblement efficaces, à ce qu’on pouvait voir… Joan finit enfin par s’exécuter, et s’adressa discrètement à Arthur.

« Ça va. » répondit l’homme. « J’ai déjà vécu pire… » Puis, pour répondre à la proposition de prendre les armes des Chiens pour tenter de faire quelque chose, sûrement pour les arrêter : « Il faudrait faire en sorte de les maîtriser tous à la fois pour éviter qu’ils aient le temps de blesser l’un de nous. »

Voyons voir… Ils étaient quatre, et dans cette pièce, il y avait quatre Chiens, peut-être que d’autres surveillaient l’entrée, mais de l’extérieur. Ils pouvaient d’abord maîtriser Albin et la jeune, puisque ceux positionnés à l’entrée n’étaient pas très attentifs. S’ils étaient assez rapides, ils pourraient s’attaquer à ces deux gardes avant même qu’ils n’aient le temps de faire quoi que ce soit ! Mais est-ce que ça pouvait vraiment être possible… Et il fallait prendre en compte d’autres hommes qui pouvaient entrer ici d’un moment à l’autre…

Soudain, Joan se mit à paniquer, il s’imaginait que les Chiens avaient découpé les corps des personnes qu’ils auraient tués ici, puis qu’ils auraient caché les morceaux dans toutes ces boîtes. Conan l’avait entendu, et commençait lui aussi à paniquer, il tentait de s’éloigner le plus possible de toutes les boîtes, ce qui n’était pas chose facile, puisqu’il y en avait vraiment partout… Et, bien entendu, la jeune cheffe du groupe des Chiens l’avait également bien entendu, puisque le jeune homme avait reculé dans sa direction. Elle l’avait attrapé par les épaules, avant de lui demander :

« Tu es sûr ? Peut-être que tu devrais vérifier pour en avoir le cœur net ! » Elle rit un court instant, avant de s’adresser à son Chien favori : « Bon, Albin, je pense qu’on a pas besoin de celui-là, on peut s’en débarrasser aussi ! »

Albin avait acquiescé et commençait déjà à préparer son arme… Arthur décida qu’il ne les laisserait pas faire, il se précipita, s’interposa en se plaçant entre le Chien et Joan, et força la jeune fille à lâcher ce dernier. Puis, sans aucun effort, le grand blond attrapa la gamine, la souleva, et l’utilisa comme bouclier si jamais Albin se décidait à tirer… Il ne le fit pas, il était complètement déboussolé par tout ça… Les deux autres gardes furent rapidement aux aguets, semblèrent vouloir intervenir, mais la jeune fille les arrêta.

« Laissez, je gère la situation ! »

Elle balança une jambe en arrière et frappa directement Arthur là où ça faisait mal… Il ne s’y était pas attendu, et l’avait lâchée en mettant un genou à terre… La jeune se retourna, empoigna les cheveux de l’homme et les tira vers l’arrière pour lui relever la tête.

« T’as un petit faible pour le jeune maigre pour vouloir le protéger comme ça ? » demanda-t-elle. Elle repoussa quelques mèches de cheveux du visage d’Arthur pour regarder son œil droit. « Fais attention à ce que tu fais, si tu veux pas une autre cicatrice. »

Arthur n’était pas du tout impressionné… La jeune recula, puis déclara, à l’attention de Joan :

« Bon, on verra ton cas plus tard… » Puis, aux autres : « Allez, l’exercice est fini, vous pouvez ressortir ! »

Les gardes les invitèrent à sortir de la pièce aux boîtes. Le grand blond restait juste à côté du jeune homme. Il finit par lui chuchoter :

« Je ne vais sûrement pas te rassurer en te disant ça, mais je pense que si jamais tu te retrouves seul, ils en profiteraient pour te tuer… »

C’était effectivement très rassurant ! Il y avait quatre Chiens, un pour surveiller chacun d’entre eux. Conan avait déjà détalé on ne savait où, suivi par son Chien assigné… Il ne restait plus qu’Irga, Joan et Arthur. Ce dernier empoigna le jeune homme, lui dit de le suivre et l’embarqua à travers les couloirs, arriva devant les chambres et entra dans celle qui lui était assignée, refermant la porte devant leurs deux gardes du corps avant qu’ils n’entrent.

« Tu devrais être en sécurité ici… » commenta-t-il en se retournant vers Joan. « On dirait que ces deux-là ne vont pas nous lâcher… »

Il laissa passer un silence, avant de reprendre :

« Alors, tu aurais un plan ou quelque chose dans ce genre pour nous aider à se sortir de cette situation ? »

Techniquement, Arthur pourrait très bien tous les aider assez facilement… Mais, non, pas tout de suite, ils devaient bien se débrouiller ! Ça ne sera qu’en dernier recours, ça…

Non, Joan n'avait pas de plan génial pour trouver un moyen d'arranger la situation... À la place, il donna à Arthur une longue tirade et plusieurs lettres à donner à certaines personnes. L’homme l’écouta sans l’interrompre, et même une fois les lettres en main, et le jeune couché et ayant fini de parler, il ne disait toujours rien… Il regarda les papiers en silence, avant de les poser sur une petite commode positionnée contre l’un des murs de la chambre. D’un rapide coup d’œil dans la pièce, il constata qu’il y avait une autre porte qui menait à une petite salle de bain. Ils avaient tout prévu là-dedans, c’était presque un vaisseau de luxe…

« Je reviens. » finit enfin par lancer Arthur en entrant dans la salle de bain.

Ce sera tout ce qu’il dira pour le moment… Il referma ensuite la porte derrière lui, pas à clef, puisqu’il n’y en avait pas, et de toute façon il ne pensait pas que Joan allait s’amuser à le rejoindre pour observer ce qu’il faisait… Il s’approcha du lavabo, ouvrit l’eau froide et s’humidifia le visage avec, dans l’espoir que ça lui rafraichisse un peu les idées et que ça lui dise immédiatement quoi faire lors de ce genre de situation ! Bon, naturellement, ça ne changea rien du tout… Il finit par rester là il ne savait pas combien de temps, à réfléchir… Il ne savait pas ce qu’il devait faire, est-ce qu’il devait agir ? Ou laisser faire ? Il poussa un soupir, regarda ses bras… Non, ça ne pouvait pas durer comme ça, il fallait bien faire quelque chose ! Finalement, il ressortit enfin de la salle de bain, prit une grande inspiration, avant de récupérer les lettres qu’il avait posées et s’approcher de Joan. Il plaqua les papiers contre le torse du jeune homme, avant de lui dire, l’air décidé :

« Non. TU les donneras toi-même. Et, si, tu t’en sortiras aussi. S’ils te tuent, comment tu veux que je promette à ton ami que tu ne l’as pas abandonné ?! »

Il supposait que "Vingt-deux", c’était bien le nom de quelqu’un. Ou alors, il avait mal entendu… Peut-être que c’était un type qui s’appelait Vindeu à ça ressemblait au chiffre… C’était bizarre, mais il n’allait pas rester coincé à se demander pourquoi un nom pareil, ce n’était pas le plus important !

« Je ne vais pas juste m’enfuir et tous vous laisser là sans même essayer d’arranger la situation. »

Il fronça les sourcils et eut l’air ailleurs un instant, avant de reprendre :

« Pour l’instant, ici, je ne peux rien faire. Et je ne vais sûrement pas ouvrir une fenêtre et sauter pour m’écraser par terre… »

Ou même tomber dans l’eau… Il n’était même pas sûr de savoir nager… Et puis, sincèrement, il s’écraserait plutôt à la surface de l’eau que tomber délicatement à l’intérieur…

« Il ne reste plus qu’à attendre que le vaisseau se pose quelque part avant de penser à faire quoi que ce soit… »

Il ne regardait même pas Joan en disant ça, mais réfléchissait en même temps. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire pour les aider ? Bon, en fait il avait déjà une idée, mais… Une autre, ça serait quand même bien, non ? Elle sera peut-être plus compliquée, mais moins radicale… !

Finalement, Arthur fit ce qu’il avait dit : attendre. Et Joan fut forcé de l’imiter, puisqu’il avait la clef et n’aurait pas voulu qu’il sorte de la chambre sans qu’il l’accompagne, surtout avec les Chiens qui gardaient la porte… Le vaisseau finit enfin par atterrir après ce qui avait semblé une éternité, et les deux gardes demandèrent à Joan et Arthur de sortir. Le grand blond suivit le jeune de près, il ne tenait vraiment pas à ce que quelque chose de terrible se produise… Le vaisseau s'était posé dans une plaine, à côté d'une espèce de campement de petits cabanons en bois. Les Chiens avaient fait sortir tous les passagers du vaisseau... qui, étrangement, n'étaient plus autant qu'au départ du véhicule. Est-ce qu'ils avaient éliminé autant de personne, là-dedans ? Quoi qu'il en soit, tout le monde pouvait constater que les Chiens Enragés étaient beaucoup plus nombreux qu'ils avaient laissé paraître sur le vaisseau, entre ceux qui étaient à l'intérieur et les autres qui attendaient au campement... Il y avait largement de quoi maîtriser tous les passagers. Les Chiens réunirent leurs otages au centre du campement comme un troupeau de moutons, puis la voix de la jeune du vaisseau retentit :

« Allez, séparez-moi tout ça et passez aux vérifications ! »

Les vérifications de quoi, au juste... ? Des hommes assez costauds et armés jusqu'aux dents séparèrent Joan et Arthur et les forcèrent à se rendre dans deux cabanons différents. Ce qui ne plaisait pas du tout au grand blond, qui obéit tout de même après avoir protesté un instant et s'être pris un coup... Joan, quant à lui, fut emmené dans l'une des cabanes, en compagnie, comme par hasard, d'Irga et Conan ! Pas de trace de Christopher par contre, et une femme et un jeune homme inconnus étaient aussi avec eux. Une fois à l'intérieur sous la surveillance de cinq gardes, la jeune Chienne entra à leur suite.

« Décidément, on se retrouve toujours ! » lança-t-elle. Comme si celle qui écrivait ce rp avait la flemme de faire un autre personnage... ! « Le vaisseau, c'était juste pour rigoler. Maintenant, on passe à la partie sérieuse du plan. »

Soulever d'encore plus grosses boîtes ? Non, heureusement, ça aurait été ridicule...

« Vous avez qu'à répondre à une seule question ! » Un quizz, génial ! « Vous venez de quel monde ? »

Bof ce quizz quand même... Du point de vue de Conan, il aurait préféré de meilleures questions...

Oui, enfin, s'ils se faisaient appeler les Chiens, ils devaient ne pas être si dérangés par toutes les insultes à base de canidés ! Sinon, ils se seraient trouvés un autre nom... Enfin bref, le sujet ce n'était pas les insultes, mais l'étrange interrogatoire de la jeune fille dans le cabanon en bois ! Le jeune homme continuait de raconter des trucs en réponse à tout ce que cette fille pouvait dire. C'était quoi cette histoire de numéro... ?

« Siii tu veux. » répondit-elle, se demandant quand même ce qu'il voulait dire par-là... « Mais avant ça, il va falloir répondre à la question ! Tu pourras avoir tout ce que tu veux en fonction de la réponse ! »

Finalement, ce fut la lionne bleue qui répondit ! Elle venait de Spira, le garçon de Dol. Quant à l'autre homme au crâne à moitié rasé...

« Moi je viens d'Héra ! On dirait pas, mais c'est un monde très be- »

La jeune fille lui coupa la parole.

« Ça suffira, on a pas besoin de tous les détails. Et les deux tourtereaux là-bas, ils viennent d'où ? »

L'homme et la femme inconnus venaient respectivement d'Ivalice et de Dol. La jeune fille se mit à sourire.

« Eh ben voilà, on l'a notre heureux élu ! » dit-elle en tapotant l'épaule de l'homme.

Elle fit signe à un des gardes et lui désigna la femme. Le Chien acquiesça et, sans aucune hésitation, tira deux balles dans la tête de la femme, la tuant sur le coup. La jeune donna ensuite l'ordre aux gardes de s'attaquer à Joan, Irga et Conan. Ils n'eurent pas eu le temps de faire quoi que ce soit, un autre Chien entra subitement dans le cabanon, l'air paniqué, pour aboyer en direction de la jeune fille :

« Laisse tomber les otages, on s'arrache !
- Quoi ? »

L'autre ne put même pas répondre, qu'une partie du toit et des murs du cabanon se firent détruire par un grand monstre noir, avec une énorme gueule remplie de dents et beaucoup d'yeux a l'air mauvais. Les Chiens n’eurent pas le temps de réagir, que la bestiole les avait attaqués, les séparant des otages, leur permettant de prendre la fuite ! Mais pour aller où ? Droit devant, à la sortie du camp, il ne semblait y avoir rien de spécial, juste des plaines et des forêts lointaines. Et derrière, bien sûr, les cabanons, enfin ce qu’il en restait après le passage de la bestiole, qui avait l’air de continuer son massacre… Conan, l’air visiblement secoué par tout ce qui arrivait (il était temps…), pointa en direction du camp et s’écria :

« C’est quoi ce truc ? Un monstre d’ici ?? Faut qu’on parte vite fait, j’ai pas envie qu’il vienne me chercher pour me bouffer ! »

En même temps, qui voudrait volontairement se faire bouffer par quoi que ce soit… ? Autour d’eux, d’autres personnes s’étaient aussi mises à fuir, mais elles étaient plutôt rares… Les Chiens avaient vraiment tués autant de personnes ? Pas de trace de l’un d’eux, d’ailleurs… Ni aucune trace d’Arthur… Par contre, Christopher était réapparu ! Il avait vu le trio et s’était approché d’eux.

« Ah, vous êtes tous là, vous ! J’avais pourtant imaginé ne pas vous retrouver tous en entier… » Il n’était pas énervé, il avait juste l’air extrêmement fatigué… « On ne va jamais arriver à aller quelque part s’il se passe toujours quelque chose en chemin…
- Sinon, on a qu’à retourner dans le vaisseau et partir là où on devait aller au départ ? » proposa Conan.
« Parce que tu penses que le vaisseau va se conduire tout seul ? » grommela l’homme à lunettes. Puis, il ajouta, plus haut pour que toutes les personnes autour l’entendent : « Eh ! Y en a un ici qui sait conduire le vaisseau ? »

Personne ne répondit…

« Voilà, ça c’est réglé. De toute façon… » Il désigna des montagnes à l’Ouest. « Si je ne me trompe pas, le Village Glaçon se trouve derrière tout ça. Il me semble qu’on peut emprunter un passage plus au Nord pour s’y rendre. »

Si toute cette petite troupe voulait se rendre au Village Glaçon, ils allaient devoir tous suivre Christopher… Et prier pour qu’il ne se trompât effectivement pas sur leur localisation !