Parce que même les animaux peuvent tomber malades

→ Nanaki et compagnie viennent du village de La Carte du Monde.


      L'invocation s'éclipsa dans un souffle, il ne restait que derrière elle, après son passage des flocons scintillant dans le ciel. Comme l'avait deviné Nanaki, la personne qui avait abusé de Shiva devait très certainement appartenir à ce monde, dans une forte probabilité du moins car l'invocation n'était pas sur elle-même que la personne en question soit de Gaïa. Pour cela, il faudrait vérifier sa théorie. Concernant la question de la petite cheftaine qui, visiblement, était vidée de ses forces, le félin répondit :

- Plus exactement, nous nous rendons à Corel Nord, ajouta l'animal qui n'avait pas très bien défini leur itinéraire. C'est un village qui a été détruit par la Shinra, quelques habitants qui ont survécu.

      En fait, Corel c'était un peu comme Gongaga, le village était dans le même état. Sauf que les habitations avaient été détruite et que les survivants habitaient dans des tentes. Ils se débrouillaient comme ils pouvaient. Nanaki se souvint lorsque Cid avait pu arrêter le train transportant la méga matéria, il y avait une femme âgée qui leur avait proposé de dormir. Ce n'était pas grande chose, ni confortable, mais les habitants étaient quand même accueillant tant que vous n'apparteniez pas à la Shinra. Le fauve se demandait si le village avait évolué depuis ?

      La route était assez longue avant d'y arriver, heureusement que le froid hivernal ne contrôlait plus le climat de l'endroit, pour le moment, sous la chaleur ça allait encore. La glace fondait, le sable absorbait l'eau à sa surface. Avant que la chaleur des lieux ne redevienne normale, le petit groupe avait déjà atteint les grandes étendus d'herbes verdoyantes. Les montagnes étaient visibles, ils s'engageaient à l'intérieur de celles-ci pour rejoindre le village de Corel. Pendant cette dernière traversée qui les mènerait vers un lieu où ils pourraient enfin se reposer de leur longue marche, bien que Selphie dorme déjà sur le dos d'Ichbin, le félin n'arrêtait pas de penser à sa conversation avec l'invocation.

      Cela ne voulait dire qu'une chose, soit cette personne était effectivement un habitant de Gaïa, soit il s'agissait d'un être qui n'avait rien à voir avec ces mondes et qui, cela s'imposa comme une réalité à l'animal bien que ce ne soit qu'une autre de ses hypothèses, avait un lien avec ces portails. Que savait-il réellement sur ce portail ? Ce qu'il ne savait pas, c'était le pourquoi du comment de leur apparition, certes, ce fut lors d'une brusque tempête accompagnée d'un orage, mais, indéniablement, quelque chose ou maintenant comme ile le pensait, quelqu'un en avait dû être la cause pour relier ces mondes entre eux. Quelqu'un qui avait forcé les éléments à se déchaîner et façonner ces portails de sorte qu'ils puissent aller et venir.

      Si cette personne avait besoin de créer un portail reliant ces mondes, c'est qu'il devait y avoir une bonne raison là-dessous. Il devait sans doute chercher quelque chose de précis. À savoir si l'objet de sa convoitise devait se trouver dans chacun de ces mondes. Si le fauve voulait avoir de nouvelles réponses à ses questions, il devrait se mettre en quête de rencontrer l'inquisiteur de tous ces évènements. Mais alors, comment chercher quelque chose que l'on ne connaît pas. Difficile, la seule piste était celle fournie par Shiva, s'il souhaitait en savoir davantage, il devrait se confronter à d'autres invocations s'il en avait possédé.

      Ce qui gènerait l'animal, serait que l'individu en question se soit enfuis vers d'autres mondes éparpillant ainsi les matéria et semant le chaos dans l'inconnu. Jetant un coup d'oeil à Selphie, l'animal se demandait alors dans son for intérieur si l'individu serait capable aussi d'assouvir les Guardian Forces de son monde, après tout il avait pu forcer Shiva à exécuter ses ordres, peut-être qu'il en serait de même avec les Guardian Forces et dans ce cas, chaque monde avec leur propre invocation serait tous en danger. Si, comme songeait Nanaki, le niveau de ce danger pouvait être très alarmant, cela expliquerait sans doute pourquoi la Planète avait forgé une nouvelle Arme en son sein. Pour le moment, Onyx ne semblait pas avoir bougé du Cratère Nord, peut-être qu'une réponse se trouverait sur place.

      Enfin, en jetant un coup d'oeil à ses compagnons, Nanaki se disait qu'il devrait les laisser retourner dans leur monde, du moins, si le portail le leur permettait. Le félin avait l'intime conviction que quelque chose se tramait, il était très préoccupé par ces évènements, si ce genre de choses se produisait dans le sien, qu'en était-il dans les autres mondes ? Pour l'instant, il laissa toutes ses réflexions dans un coin de sa tête, le ciel commençait à être sombre, la nuit n'allait pas tarder.

      Le village, du moins, le bidonville qui en restait, était enfin devant eux. Les tentes étaient disposées un peu partout, on pouvait voir plusieurs chargements de charbons, combustible qui faisait vivre la ville et apportait aussi de la chaleur aux survivants qui avaient tout perdu dans ce drame. L'auberge de la ville était indiquée par un panneau qui se trouvait devant une tente. Contrairement à Gongaga, la population avait conscience de ne pas offrir une chambre grand luxe, le tarif était donc de cinquante gils par personne seulement. Les sandwichs ici, il fallait les oublier, il n'y avait pas vraiment de quoi les conserver, de toute façon. Le mieux était de partager un bon pot-au-feu avec les villageois. Nanaki fit un signe de tête pour qu'Alinea et Ichbin posent leurs sacs, attendant devant une des tentes qu'une personne vient prendre son dû pour la location.

- Pour nous rendre sur le continent est, nous devons passer par le Mont Corel et ils l'auraient bien compris, ils devraient gravir la montagne. Reposons-nous un peu avant de grimper là-haut.

      De toute façon, il se faisait tard, il valait mieux prendre du repos. Ce fut la femme âgée de la dernière fois qui vint accueillir le petit groupe, cependant elle ne reconnut que Nanaki, la bête lui expliqua alors vite fait qu'il s'agit de ses nouveaux compagnons de voyage et commença alors une longue discussion banale entre Nanaki et la propriétaire de la tente...


Action de Nanaki

Auberge > loue une tente [50 Gils]

      Tout le monde semblait vouloir profiter de sa tête et ce n'était pas l'animal qui allait leur dire non. Les conditions de leurs voyages, le froid contre lequel ils avaient lutté, mine de rien cette longue journée de marche les avaient exténué. D'ordinaire, il aurait fallu deux jours voire plus pour atteindre Corel à pied, le trajet qu'ils venaient d'accomplir relevait de l'exploit et puis, personne n'aurait eu envie de dormir sur la neige. À ce propos, tandis que ses amis dormaient paisiblement dans leur tente, Nanaki en profita pour interroger les villageois, à savoir s'ils étaient aussi au courant du dérèglement climatique du désert. Ce fut à la doyenne du village qu'il alla trouver quelques réponses supplémentaires.

- De toute ma vie, je n'ai jamais vu pareille chose s'étonna la femme âgée en ouvrant de grands yeux. Vous dîtes qu'il s'agissait de Shiva ?
- L'invocation m'a expliqué qu'un individu armé s'était emparée d'elle et la contrôlait, le fauve regardait la doyenne préparer un thé et en proposa à l'animal qui ne refusa pas l'invitation. Il possédait des armes à feu m'a-t-elle dit. Peut-être auriez-vous vu une personne d'un tel calibre par ici ?
- Ah parce que vous parlez aux chimères vous ? Ria-t-elle joyeusement tout en versant le thé dans chacune des deux tasses. Un homme armé dites-vous... elle réfléchit un moment avant de déclarer, ma vision n'est plus ce qu'elle était aujourd'hui, j'ai réussi à te reconnaître à cause de ton pelage rouge-orangé. Une personne comme toi on s'en souviendrait fort longtemps.

      L'animal ronronna comme pour rire, appréciant les paroles taquines de la doyenne. Puis, ayant fait cette remarque, elle se rappela subitement que son hôte était un animal, donc il aurait forcément du mal à boire dans une tasse. De ce fait, elle alla chercher un récipient dans lequel l'animal pourrait s'abreuver du bon thé qu'elle venait de faire. L'animal attendit qu'il refroidisse un peu avant d'y goûter.

- Un homme armé, répéta la doyenne incrédule. À part Barret ou Dayne, je ne vois pas. Il y a tellement de personnes dans notre monde possédant des armes à feu. Enfin, je doute qu'il s'agisse de Barret il ne ferait jamais de mal aux autres. Sauf si vous appartenez à la Shinra bien sûr, la doyenne prit une gorgée de thé tout en réfléchissant éventuellement à qui aurait pu faire ce coup-là. Je ne pense pas avoir récemment vu quelqu'un se promenant avec des armes à feu. Ta chimère ne se serait-elle pas trompée ?
- C'est vrai qu'elle était de dos lorsqu'elle s'est fait tirer dessus, mais je ne pense pas que volontairement elle nous mènerait sur une fausse piste. Le fauve huma l'odeur du thé avant de s'autoriser à le goûter du bout de la langue. Shiva a entendu des détonations, une arme à feu ou du même type, je ne vois pas ce que ça pourrait être sinon. Nous parlons d'un homme, mais il pourrait s'agir aussi d'une femme.
- Avec tous ces nouveaux arrivants des autres mondes, cela laisse énormément de possibilités. La doyenne termina son thé et s'adossa à son fauteuil. J'espère que toi et tes nouveaux amis vous réussirez à résoudre ce mystère. Reviens me voir pour me raconter tout cela en détail !

      La bête rouge acquiesça à la vieille dame frivole de ce genre d'histoire, elle n'avait peut-être pas la possibilité de se déplacer comme avant, mais elle aimait recevoir du monde dans sa tente lui raconter les faits du monde. Les journaux étaient assez rares ici, surtout si le désert était devenu en manteau blanc rendant difficile l'accès à Corel. Enfin, il se faisait tard, Nanaki remercia son hôtesse de son délicieux thé et prit congé pour aller se reposer un peu dans sa tente. En temps normal l'animal se ficherait de dormir dans une location humaine, mais ce soir il avait ses pattes légèrement engourdies.

      Le lendemain, à l'aube, l'animal ronronnait d'une drôle de façon sous la tente, lui qui était pourtant si matinal n'arrivait absolument pas à se lever ni à se dresser sur ses quatre pattes. Sa chaleur corporelle l'étouffait, il suait, laissait sa langue pendre tout en essayant par petit souffle bruyant d'évacuer la chaleur. Aujourd'hui Nanaki n'était pas très en forme. Peut-être même qu'il ne serait pas capable de gravir le mont Corel.